http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/08/10/la-folle-rumeur-qui-a-fait-chuter-le-cours-de-la-societe-generale_1558306_3234.html#ens_id=1216746
LA RUMEUR
Certes, le
titre de la Société générale est en chute libre depuis fin juillet. En l'espace de deux semaines et demie, il a perdu 45 %, et le 3 août, la banque a annoncé un bénéfice net en baisse de 31 %. Mais en ce mercredi 10 août, c'est une simple rumeur qui a failli porter le coup de grâce à la deuxième banque française par la capitalisation boursière (derrière la BNP).
La banque a même dû
sortir de son silence, par le biais d'un communiqué, pour "démentir catégoriquement toutes les rumeurs de marché", selon lesquelles le groupe était proche d'une faillite ou avait besoin d'un plan d'aide.
Selon un trader parisien, tout est parti d'un article du
Daily Mail daté du dimanche 7 août. Le journal britannique a semblé confirmer cette hypothèse en présentant mercredi des excuses "sans réserve" à la banque française. Le quotidien reconnaît qu'un de ses articles assurant que la banque était "au bord du désastre" est sans fondement.
LES TROIS RUMEURS DU JOUR
La Société générale a pris acte des excuses du journal, estimant dans un communiqué que leur publication mettait "un terme à ce regrettable incident". La banque a néanmoins formulé une demande d'enquête auprès du gendarme de la Bourse, une procédure classique dans le cadre de mouvements de cours anormaux, importants et nourris par des rumeurs.
Interrogé par l'agence Reuters,
Alban Tourrade, gérant chez Aviva Investors, résume la journée de mercredi : "Il y a trois rumeurs aujourd'hui, dont deux ont été démenties : il y a tout d'abord la dégradation de la note souveraine de la France, démentie par les trois agences. Deuxièmement, le plan d'aide à la Grèce pourrait être étendu aux obligations à échéance 2024, ce qui alourdirait les pertes des banques françaises et de la Société générale en particulier (...) Enfin, et c'est la pire de toute, il se préparerait un plan de sauvetage de la Société générale avec une nationalisation de la banque, une rumeur également démentie par la banque."