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Message: Andre Caille interview in Le Courrier Sud

Publié le 13 Septembre 2010Marie-Ève Veillette

L’industrie des gaz de schiste est en mode «démystification» et «séduction» par les temps qui courent. Le président de l’Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ), André Caillé, est omniprésent dans les médias et sur le terrain, où il tiendra diverses rencontres d’information dédiées à la population en général.

Sujets : Gaz , Auberge Godefroy , Junex , Courrier Sud , Québec , Saint-Hyacinthe

La semaine dernière, il s’est rendu aux bureaux du Courrier Sud pour donner un aperçu des propos qu’il souhaite partager avec les gens du Centre-du-Québec ce mardi (14 septembre), à l’occasion de la toute première rencontre d’information de son association, qui se tiendra à 19h à l’Auberge Godefroy (Bécancour). Rappelons que deux autres rencontres suivront celle-ci : Saint-Édouard-de-Lobinière le 21 septembre, et Saint-Hyacinthe le 28.

L’objectif de ces rencontres est de faire connaître les dessous de l’industrie du gaz de schiste, d’entendre les commentaires de la population et de répondre à ses questions.

Lors de notre entretien avec M. Caillé, nous avons tenté d’en savoir plus sur la démarche de son Association et, bien sûr, d’obtenir des réponses aux principales préoccupations des gens de la région. Voici un compte-rendu de cette rencontre.

LE COURRIER SUD (CS):Pourquoi entreprendre une campagne d’information auprès de la population?

ANDRÉ CAILLÉ (AC): Pour nous, c’est le moyen de faire entendre notre voix à travers le débat public qui se déroule actuellement au Québec. On nous a reproché dans le passé – pas à tort, d’ailleurs – de ne pas informer suffisamment les gens. Nous souhaitions donc débuter une campagne d’information publique en mai, mais divers facteurs nous ont obligés à la repousser un peu dans le temps.

(CS):Quels sont les principaux sujets abordés lors des rencontres?

(AC):Nous voulons expliquer tout le cycle de nos opérations, du relevé sismique jusqu’à la fin de la production, pour que les gens comprennent bien le processus et sachent comment on gère les risques mis de l’avant par certains opposants au projet. On veut aussi entendre ce que les gens ont à dire sur le sujet, afin de bien harmoniser notre projet à leurs attentes et de créer de l’activité économique et des emplois dans la communauté.

(CS):Justement, y aura-t-il vraiment des emplois pour les Québécois? On entend souvent dire que les compagnies qui travaillent dans le domaine proviennent toutes de l’étranger...

(AC): C’est faux! Pour un instant, je vais mettre mon chapeau d’administrateur de Junex. Il s’agit d’une entreprise québécoise qui détient 50% des permis d’exploration sur les shales au Québec. Mais même si elle détient un pourcentage aussi important des permis, Junex a besoin que d’autres compagnies investissent des capitaux et déploient leur expertise ici. En effet, pour l’instant, certains services spécialisés dans l’industrie ne se retrouvent pas au Québec. On espère qu’avec le temps, ces compagnies ouvriront des bureaux chez nous.

(CS):Combien d'emplois pourraient alors être créés?

(AC): Il faut savoir que l’industrie a besoin de bras et qu’elle fait appel à plusieurs métiers spécialisés. Lorsqu’on débutera la production commerciale, vers 2015-2016, on estime que l’industrie fournira de 5000 à 19 000 emplois par année, dépendant des résultats obtenus sur le terrain et du rythme de développement.

(CS):D’accord pour l’activité économique, mais les gens ne veulent pas que l’industrie se développe au détriment de leur qualité de vie; ils craignent le bruit et les impacts visuels que pourrait engendrer l’exploration et l'exploitation gazières...

(AC):Dans la mesure du possible, les exploitants s’éloigneront des zones urbanisées : ils ne feront pas exprès pour s’installer en arrière de l’église du village! En outre, l’industrie veut établir des relations de bon voisinage, et elle fera donc son possible pour minimiser les impacts. Dans un futur code de bonnes pratiques, qui sera signé par chacun de nos membres, des règles minimales de distance seront établies et devront être respectées scrupuleusement. Nous serions même ouverts à l’idée que ce code devienne un règlement gouvernemental.

(CS):En ce qui a concerne l'environnement, les médias ont beaucoup fait état des risques de contamination de la nappe phréatique et des eaux de surface par les produits chimiques utilisés lors du processus de fracturation de la roche...

(AC): Dans toute industrie, il y a des risques; la nôtre n’y échappe pas. Cela dit, nous sommes en mesure de bien gérer ces risques.

Comment? D'abord, il faut savoir qu’il y a à peine 0,05% de produits chimiques dans l’eau utilisée pour la fracturation. Ces produits chimiques, on les retrouve généralement chez soi : produits pour nettoyer les verres de contact, chlore, huile semblable à de l’huile de canola, etc.

Quant à la nappe phréatique, il m’apparaît impossible que nous la contaminions : elle est située à une profondeur de 100 pieds... alors que nos opérations sont menées à une profondeur de plus de 2000 mètres! Malgré tout, nous allons quand même redoubler de prudence en la protégeant avec un caisson d’acier.

Par ailleurs, un réservoir sera construit à même la plate-forme de forage afin de récupérer l’eau, en cas de reflux, et de l’empêcher de redescendre dans la nappe phréatique. Cette eau sera analysée et déversée dans une usine d’épuration municipale, si l’on obtient une autorisation, ou alors traitée par des entreprises spécialisées qui la rendront compatible à un déversement dans les eaux de surface.

(CS):Toutes sortes de mythes en lien avec les opérations des entreprises que vous représentez circulent présentement; comment fonctionnent-elles réellement?

(AC): Les gens pensent parfois que des appareils de forage apparaîtront un peu partout! Ce n’est pas le cas.

Pour nous, la première étape consiste à effectuer un relevé sismique pour localiser la formation de shales. L’appareil est mobile et chaque arrêt dure 15 minutes. Il faut mentionner que ce n’est pas parce qu’on passe à un endroit qu’on arrivera le lendemain avec une foreuse...

Par contre, si un endroit intéressant est localisé, on s’y installera... mais pas n’importe comment! Au préalable, nous frapperons à la porte du propriétaire du terrain et conclurons une entente avec lui pour qu’il nous autorise à installer nos équipements. Dès lors, on construira une plate-forme et la foreuse, qui ressemble à une petite tour de Bell mobilité ou de Telus, arrivera. Elle sera présente pour environ un mois, le temps de creuser le trou.

Par la suite, seule la plate-forme demeurera sur place. À partir de cette installation, nous pourrons creuser les puits horizontaux dédiés à l’exploitation. C’est là qu’il y aura plus de va-et-vient et de bruit : plusieurs camions circuleront, de gros équipements permettront de pomper l’eau à très haute pression dans le sol, etc. En général, cela dure une dizaine de jours, peut-être un peu plus, dépendamment du nombre de fractures à effectuer.

Après, les camions disparaissent, tout comme la machine à pomper l’eau. On installe alors les têtes de puits, qui ressemblent à des bornes fontaines hautes comme une porte environ. La plate-forme, elle, demeure en place, en prévision d’une autre fracture dans quelques années.

(CS):Qu'arrive-t-il une fois que tout le gaz disponible a été extrait?

(AC):Tout est cimenté, puis recouvert de terre arable. On s’assure qu’aucune activité de surface ne peut rejoindre le bouchon qu’on a mis en place. Si nous nous trouvons sur des terres agricoles, ce bouchon sera installé à une profondeur suffisante pour ne pas nuire aux drains agricoles.

(CS):Où ira tout ce gaz naturel?

(AC): Il sera envoyé dans des pipelines qui rejoindront des réseaux déjà existants, par exemple celui de Gaz Métropolitain. Il alimentera éventuellement des usines qui en ont besoin, comme les papetières ou les fonderies.

(CS): A-t-on réellement besoin de cette ressource au Québec?

(AC): Actuellement, tout le gaz naturel consommé ici provient de l’Alberta; notre défi est d’en produire suffisamment pour satisfaire nos besoins, c’est-à-dire 200 milliards de pieds cubes par année. Lorsqu’on achète le gaz naturel à Calgary, il faut compter une perte de 5% seulement pour alimenter les compresseurs permettant au gaz de se rendre à destination. Bref, si on produit le gaz à Bécancour, on utilisera 5% moins de gaz. En outre, utiliser le gaz naturel réduirait de beaucoup nos émissions de gaz à effet de serre : pour la même quantité d’énergie, il produit 30% moins de CO2 que l’huile. C’est non négligeable.

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